DE LA SOCIÉTÉ DES LECTEURS D’HENRI DE RÉGNIER
LYCÉE VICTOR-DURUY, PARIS 7e
1er JUIN 2024
Adhérents présents (10) : Patrick Besnier, Grégory Bouak, Alain Chevrier, Vincent Gogibu, Dominique Jeangette, Pierre Lachasse, Ana Orozco, Silvia Rovera, Géraud Sajust de Bergues et Bertrand Vibert.
Adhérents représentés (12) : Dominique Ancelet-Netter, Bernard Barral, Marc Béghin, Anne-Marie Decottignies, Élodie Dufour, Damien Gonnessat, Franck Javourez, Michaël Lugan, Jean-Louis Meunier, Gilbert Michler, Marc Piguet et Akio Yoshi.
Bertrand Vibert ouvre l’assemblée générale à 10h en saluant le dixième anniversaire de la société, fondée en 2014 dans le sillage du colloque international de Grenoble (2013), qui voulait dénoncer les préjugés minimisant l’importance littéraire de Régnier, montrer la valeur de son univers aussi riche que complexe et susciter l’intérêt de nouveaux lecteurs. Il continue en dressant la liste impressionnante des récentes publications d’œuvres de Régnier et des livres qui lui sont consacrés depuis cette date. Déjà le dernier tiers du XXe siècle, démentant la postérité difficile de l’écrivain, avait vu paraître la réédition de La Double Maîtresse au Livre de Poche (1966), puis des Romans costumés procurés par André Guyaux au Mercure (1992) et, passés les cinquante ans d’embargo souhaités par Régnier pour la publication de ses inédits, sa correspondance avec Gide (1997) et ses Cahiers inédits réunis par David J. Niederauer et François Broche (2002). Les premières années du XXIe siècle voyaient de nouvelles éditions de L’Altana par Patrick Besnier (2009) et de La Canne de Jaspe par Bertrand Vibert et Marc Béghin (2011), puis, en prélude au colloque de Grenoble, Monsieur Spleen de Bernard Quiriny (2013) et les correspondances de Régnier avec Pierre Louÿs et Francis Vielé-Griffin (2012). Après 2013, le nombre des publications s’accroît : entre autres De Mallarmé à l’Art déco, sa biographie par Patrick Besnier (2015), l’œuvre aphoristique, Choses et autres, par-ci, par-là, suivi de Donc… et de Demi-Vérités, par Bernard Roukhomovsky (2018), les correspondances de Régnier avec Francis Jammes (2014) et Edmond Jaloux (2019), Henri de Régnier témoin de son temps, une anthologie de ses travaux critiques par Christophe Impériali (2019) et la première édition critique de La Double Maîtresse par Franck Javourez (2022), etc. À ces ouvrages, ajoutons la soutenance de deux thèses de doctorat, celle de Franck Javourez (2015), publiée sous le titre Henri de Régnier, Écriture et Libertinage (2021) et celle d’Élodie Dufour, Comment peut-on être classique au tournant des XIXe et XXe siècles ? où Régnier partage la vedette avec Anatole France et René Boylesve (2017), la publication régulière de notre revue Tel qu’en songe, interrompue seulement une fois par notre participation à la Revue d’Études proustiennes (2020), et enfin le vaste chantier de l’édition numérique des Cahiers, que nous désignons par l’acronyme ENCHRE, sur lequel le colloque de l’Institut (2021) fait le point dans un volume intitulé Enjeux éditoriaux et perspectives critiques (2023).
Bertrand Vibert a ensuite présenté le bilan moral de l’exercice précédent et envisagé nos perspectives pour le suivant. Après sa huitième livraison consacrée à « Régnier préfacier de soi-même », Tel qu’en songe s’intéressera aux rapports de l’écrivain avec l’Académie française, puis, pour son dixième numéro, aux récits d’enfance dispersés dans son œuvre (nouvelles, romans, Cahiers…), un sujet essentiel sur lequel le comité de rédaction attend les propositions. Notre revue restera fidèle à sa structure actuelle : un dossier d’un niveau d’exigence universitaire, une rubrique « Varia » accueillant des articles ouverts à un public plus large, la « Promenade » de Bernard Quiriny et la suite du feuilleton où Bertrand Vibert analyse la réception critique des poèmes de Régnier au fil des générations. Mais nous nous interrogeons sur sa longueur – faut-il dépasser les cent pages ? – sur le nombre d’exemplaires à imprimer – soixante pour le n° 8 – et sur les coûts de diffusion et de mise en pages. Pour ce dernier point, à la suite de Marie Greget, nous avons obtenu l’aide précieuse de Jennifer Ward.
En dehors de Tel qu’en songe, qui en est le phare, la visibilité de notre société s’appuie aussi sur notre site Internet et sur notre participation au salon de la revue. Notre site pourrait accroître sa diffusion par des résumés d’œuvres qui l’ouvriraient à un public nouveau comme nous pourrions de nous-mêmes améliorer et corriger la page Wikipédia dédiée à Régnier. Le salon de la revue, si essentiel au développement de notre image, reste, cette année encore, une expérience décevante. Notre participation au stand du CL19 en diminue certes le coût, mais en restreint tout autant la visibilité : coincés à un bout de table, on ne nous voit pas ! La question se pose chaque année : avons-nous les moyens de faire bande à part ou faut-il songer à de nouveaux regroupements, spécifiques aux associations « fin de siècle » ?
Quant à l’ENCHRE, le site en a été officiellement inauguré le 15 décembre 2023 et chacun y a désormais un accès direct. Mais le travail d’annotation, sans lequel la lecture reste une gageure, stagne aux trois premiers cahiers, numérotés IV à VI, qui portent sur les années 1887-1888.
Enfin, le bilan financier communiqué par Julien Schuh, retenu à l’étranger, apparaît résolument positif. Pour l’année 2023, on compte 1135, 98 € de recettes contre 682, 27 € de dépenses. Pour les cinq premiers mois de 2024, les cotisations en cours s’élèvent à 595, 98 € et les dépenses à 481, 27 €. Le 31 mai 2024, la société a en caisse : 1547, 03 €. Ajoutons que le 1er juin 2024, nous comptons 26 adhérents à jour de cotisation pour l’année en cours et que nous attendons encore une douzaine de règlements. Ainsi le nombre de nos sociétaires, bibliothèques non comprises, devrait se monter à une quarantaine.
Les bilans ont été votés à l’unanimité.
Enfin, Bertrand Vibert a souhaité céder la place après dix ans de mandat et Franck Javourez, seul candidat, a été élu à l’unanimité président de la Société des Lecteurs d’Henri de Régnier.
Pierre Lachasse, secrétaire.